Extrait "La Dame aux ailes envolées"
Jamais plus ne rira la Dame aux ailes envolées
Le ciel la regarde, elle lève la tête
Les yeux tournés, inlassablement
Vers la vie qu’elle n’occupe plus.
Ni air, ni vent, ni contre-courant,
Ses pieds se sont posés, elle marche dans l’herbe
Les épines lui écorchent la peau
Que peut-elle bien faire à présent ?
La Dame aux ailes envolées jamais plus ne rira.
Malgré tout, certains jours,
Ses dents d’étoiles se dévoilent,
Le sourire vient fleurir son visage.
Car après tout, n’a-t-elle pas déjà vu assez,
N’a-t-elle pas déjà ressenti
Ce que les Quarante-Six lui ont rappelé ?
Ainsi marche la Dame aux ailes envolées.
Si vous la voyez sourire, ne la dérangez pas.
Quand vous la verrez scruter le ciel,
Posez votre main sur son épaule,
Puis asseyez-vous à ses côtés.
Jamais n’espérez la voir rire,
Car il en est ainsi des Dames,
Celles qui laissent s’envoler leurs ailes,
Emplies de rêves et d’aventures.
Les yeux sont clos au monde,
Emerveillés sur la beauté de l’univers,
A quoi servirait de regarder le sol ?
La peau vous dit tout.
Laissez-donc vos yeux voyager
Là où votre corps vous prive.
Trouvez l’équilibre des arbres,
Ils vous montrent le moyen.
Quand toute votre essence, vos souvenirs
Et votre avenir seront enfin liés,
Là vous entendrez peut-être,
Seulement si vous savez écouter,
Un rire cristallin.
Les ailes envolées dispersent dans l’Univers
La félicité enfantine de la Petite Dame.
Ecoutez, braves gens, et riez avec elle.