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La Main qui chante
28 avril 2015

Extrait

« On a voulu me tuer. »

Et une phrase. Il pouvait respirer et penser. En somme il était sauf. Son mollet droit lui faisait mal, mais l’essentiel était là. Maintenant les questions pouvaient s’enchaîner.

« Où sont-ils ? Où suis-je déjà ? Qui étaient-ils ? Pourquoi se sont-ils caché le visage ? Ou était-ce la nuit qui les cachait ? Comment sommes-nous arrivé là ? Et pourquoi nous d’abord ? »

Aux questions s’enchaînaient les réponses. Il se souvenait aussi clair de l’eau de roche être chez lui, avec sa femme et ses enfants. La secousse qui fit trembler la maison, l’électricité coupée, le noir. Paniqué, il avait trouvé ses enfants en tâtonnant les murs et avait rejoint sa femme, déjà dans la pièce avec eux. Il ignorait ce qu’il avait bien pu se passer. Il avait fallu calmer les enfants d’abord. En quelques secondes le silence avait régné, mis à part les gémissements d’un enfant et les chuchotements d’un autre. Sa femme lui disait qu’il fallait sortir de la rue –au moment même où il allait lui dire de le faire. Ils n’avaient pour ainsi dire jamais vécu de secousse sismique mais il avait vu dans des films qu’il fallait sortir de chez soi, ou encore se protéger sous une table. Mais à cinq sous la table ça ne passait pas. Ils s’étaient levés, protégeant quoiqu’il arrive les enfants. Sa femme avait le dernier, lui portait les deux aînées, une dans chaque bras. Il fallait sortir au plus vite. Mettre les enfants à l’abri.

Ils venaient de trouver la porte d’entrée quand la maison se remit à trembler. Et cette fois-ci le plafond commença à tomber. Les murs fissurés ne supporteraient plus rien d’ici quelques secondes. Ils s’étaient précipités dehors, le sol s’était dérobé sous leurs pieds et tous s’étaient affalés à quelques mètres à peine de la toiture maintenant au sol.

Il s’était relevé tant bien que mal. En vérifiant que ses filles n’avaient rien il avait appelé sa femme et l’avait interrogé elle aussi. Les petites avaient eu peur mais tout allait bien. Les légères commotions n’allaient pas les gêner longtemps. Son épouse allait bien. Son bras gauche entier était scarifié. Elle avait protégé le petit en l’enlaçant de ses bras et en tombant elle avait d’instinct placé son bras en dessous. Rien de grave selon elle. La poussière retombée, ils avaient regardé les dégâts.

Et il y en avait. La maison n’était plus là. Ni le chemin, ni même les voisins d’ailleurs. Au lieu de leur haie bien taillée se trouvaient des buissons qui n’avaient jamais vécu la coupe d’un humain. Leur maison –ou ce qu’il devait en rester- était devenu un monstrueux rocher. Tout le reste était une dense et splendide forêt.

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La Main qui chante
  • La main saisit, caresse, distingue, embellit, comprend, frémit, pleure, trésaille, rit, chante... Ce sont ici des réflexions plus ou moins idiotes d'une humaine curieuse de l'univers. Libre de toute contrainte, voici le chant d'un être de passage...
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