La vision
Le vent caressait mon visage,
Douce étreinte glissant sur les épaules.
Oiseaux magnifiques, lorgnaient la Terre
Et ses ressources inépuisables.
La Mer lui faisait concurrence
S’évertuant à briller aux yeux des volatiles ;
Flots scintillants, brise fraîche,
Terre chaleureuse, que l’harmonie ne cesse !
Quand vient la stupeur, le vide éclatant ;
Nul ne peut se liguer contre le don de connaître avant.
C’est un cadeau plaisant parfois, surprenant toujours,
Mais combien de douleurs s’affichent aux yeux ?
Les larmes coulent sur les joues,
Quand la Mère brûle, eaux souffrantes ;
Quand la Terre digère mal les flocons multicolores
Quand l’air distribue les poussières grisâtres.
Le feu lui-même crie son désespoir,
Où est passée sa pureté, qu’ont-ils fait du renouveau
Qui, à chaque flamme, prend la suite ?
Nulle cendre n’est désormais fertile.
Partout, Terre et Mère hurlent,
Air et Feu se tordent de douleur,
Etres vivants se meurent de tristesse,
Nul appel n’est utile.
C’est trop tard.
Dans quelques siècles peut-être,
Reviendront à la normale tous les éléments
Gardés depuis si longtemps par les yeux étoilés.
Leurs meurtrissures survivront à l’enfant terrible.
Le vent fouetta mon visage,
La vision disparut.
Cruelle vie que celle de savoir avant,
Le Temps est un indélicat que l’on ne maîtrise.